Inutilisée, ce n'est pas tout à fait le mot. Les trains venus d'Edwin qui font le tour des quatre quartiers y passent encore, mais peu de monde en descend. Peu, aussi, sont ceux qui ont les moyens d'y monter. Alors les quais se sont peu à peu dégradés, les rails ont rouillés et il semblerait que les wagons abandonnés soient devenus le repère de jeunes délinquants, de mendiants et, selon les histoires de vieilles femmes, de sorcières.

A l'entrée de la ville, vous tomberez sans doute une un gigantesque bâtiment inutilisé. Pourtant, il est propre, soigné, visiblement gardé intact par des vérifications régulières. Construit pour abriter tous les habitants de Surt en cas de catastrophe naturelle ou humaine, il a été conçu pour résister à un tas de choses. D'étranges symboles y ont d'ailleurs été gravés, sans doute par quelques jeunes rebelles...

Auparavant, Rokar était un endroit vivant, pullulant, même. Les gens allaient et venaient sans se regarder, sans se saluer. Ils y travaillaient jour et nuit, jusqu'au jour où un tremblement de Terre d'une force inouïe a fait s'effondrer les plus hautes tours. Des explosions se sont enchainées et Rokar ne fut plus qu'un quartier de cendres. Aujourd'hui encore, des explosions retentissent de part et d'autres de la cité. Trop de morts sont encore sous les décombres.

Des bancs droits, des chaises poussiéreuses, de la poussière de craie, pas de doute, c'est une école. Pourtant, aucun professeur interrogeant, pas le moindre élève répondant...A Surt, tout semble plus ou moins abandonné. Ici, seul un robinet qui goutte et une balle qui roule poussée par le vent peuvent indiquer que la vie passa par ici. De temps à autres, des murmures se font entendre, mais rien d'autres que des jeunes revivant leur enfance.

Sans doute l'un des lieux les plus fréquentés de Surt, outre le Bar. A l'Église, on y pleure, on y écoute le serment, on y demande pardon en espérant être sauvé par Dieu. Mais surtout, on se confesse et on écoute le prêtre. Étonnement, il est jeune, jeune depuis longtemps et semble avoir baptisé la ville entière, mais sans doute Dieu le préserve-t-il. Dans tous les cas, le miracle ne s'est jamais arrêté : il y a toujours du vin à la messe et de l'argent à la quête.

Il est étonnant de voir à quel point ce lieu est le seul à susciter le rire et la joie à Surt. Avec ses mélodies entrainantes, ses roues qui tournent, ses manèges qui vous propulsent à toute vitesse, le Parc d'Attraction est encore l'un des rares lieux où les habitants de Surt aiment se rejoindre pour passer le temps. Une à deux fois par semaine, le parc reste ouvert la nuit. Le reste du temps, il est fermé et prend une dimension légèrement terrifiante, avec ces clowns qui vous regardent la bouche grande ouverte.

Le Bar Gata est l'endroit qui rassemble les hommes de Surt. Sur deux étages et comportant une Cave où se déroulent soit des concerts, soit des spectacles ou des parties de Pokers et autres jeux illégaux, le Bar est devenu le "Forum" où les hommes discutent de choses importantes. Évidemment, au bout de quelques bières ou verres d'alcool fort, on ne parle plus, on baragouine. Mais les hommes vident les réserves et leur portefeuille déjà bien pauvre pour se remplir l'âme de chaleur fictive qui les rassure. On y trouve aussi beaucoup d'informations, car homme qui boit, homme qui parle.

Écrasés par une maison, mais miraculeusement sauvé? Il vous faudra réapprendre à marcher, à parler, à écrire peut-être. De ce fait, le centre de rééducation a été créé, sorte d'hôpital légèrement sous développé et en manque d'effectif. Il y a des chirurgiens, des urgences, mais surtout, de quoi vous soigner mis à disposition toute la journée. Les produits dits d’anesthésie sont, quant à eux, toujours sous clefs.

Marchand d'armes, pharmacies, magasins consacrés aux boîtes de conserves, tout pour la survie. Vous l'aurez compris, Surt n'est pas vraiment un lieu sûr et là-bas, mieux vaut prendre ses précautions. Heureusement, seule une partie de la rue est consacrée à ce genre de choses, l'autre étant beaucoup plus festive. Commerçants sympathiques, restaurations, marchand de chaussures, vendeur d'art, allez y faire un tour, mais attention aux pickpockets qui sont, paraît-il, monnaie courante.