Citoyenne de Skuld [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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Nom ♦ Mansfield. Prénom ♦ Paige. Age réel ♦ Dix-huit ans. Age apparent ♦ Son air tantôt puéril tantôt mature rend son âge difficile à évaluer. Mais on lui donne généralement trois ans de moins ou trois ans de plus. Sexe ♦ Féminin.
Quartier ♦ Skuld. Fonction ♦ Barman–– Ou plutôt barmaid. Orientation sexuelle ♦ Pansexuelle. Tic ou habitude ♦ Peut-on considérer le fait de se perdre constamment comme une habitude ? Ou simplement un défaut ? Quoi qu'il en soit, c'est un fait : Paige n'a aucun sens de l'orientation. Vous aurez beau lui dire que le chemin est simple, qu'elle n'a qu'à suivre la route, c'est mission impossible pour elle. Elle trouvera toujours un moyen de se laisser distraire et de tourner à la première intersection.
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Description physique ♦
1m57 - 46 kg - Blonde - Cheveux courts en bataille - Yeux bleus - Rougit facilement - Souvent en robe Du haut de son mètre cinquante-sept, Paige a beaucoup de mal à se démarquer dans une foule. Cela l'arrange la plupart du temps, étant donné que son corps svelte lui permet ainsi de se faufiler où bon lui semble... Pourtant, en plissant les yeux, vous pourriez l'apercevoir et reconnaître sa chevelure dorée qui n'a besoin d'aucun artifice pour briller. Mais cela ne l'empêche pas d'apprécier d'y mettre toutes formes de décorations : tantôt des bandeaux, tantôt des fleurs, parfois des barrettes. En effet, il lui faut au moins ça pour dompter de tels cheveux ! Bien que fins, ils semblent animés d'une volonté qui leur serait propre ; chaque mèche va donc là où le vent la portera. Peut-être sa coupe, qui n'en est pas vraiment une au vu du carré dégradé inégalement qu'elle arbore, en est également la cause.
On ne peut pas décemment dire que Paige est une beauté fatale. Certes, elle pourrait être mignonne ; son visage, loin d'être grossier, est plutôt délicat. Ses joues sont rondes et lui donnent un air enfantin, presque innocent. Ses grands yeux bleus bordés de cils noirs attirent l'attention, et peut-être un peu trop. En effet, ses lèvres pâles et son petit nez retroussé n'ont pas vraiment de particularité. En somme, son visage ne reflète pas grand chose. La plupart du temps inexpressif, il se fait plus facilement craintif que riant. Elle ne prend pas la peine de mettre du maquillage, étant donné que ses joues se colorent très facilement toutes seules. De plus, elle ne peut pas supporter la sensation de la poudre qui vous étouffe et vous cache.
Il y a quelque chose de chétif, voire maladif, chez la jeune fille. Sa peau d'albâtre n'aide définitivement pas à supprimer l'impression de fragilité qui se dégage de son être. En effet, ses bras sont si fins qu'ils semblent pouvoir se briser sous une poigne trop brute. Cependant, ses mains ne sont pas aussi douces et sensibles : ce sont les mains d'une travailleuse. Une travailleuse maladroite, sans doute, étant donné le nombre de piqures d'aiguille impressionnant qu'elles comptabilisent. De la corne s'est même formée au bout de ses doigts.
Mis à part ceci, la blondinette demeure une vrai lady. Malgré son air parfois farouche et sa conduite souvent maladroite, elle porte des tenues plutôt féminines : jupes, robes et froufrous font tout à fait partie de son vocabulaire. Lorsqu'elle travaille, Paige se contente de son éternelle robe bleu ciel à manches bouffantes et col blanc, à laquelle elle attache son tablier blanc immaculé. Depuis quelques temps, les clients ont le bonheur -?- de s'apercevoir que des formes timides de femme apparaissent chez la barmaid. Rien de très alarmant tout de même : sa poitrine reste discrète et ses hanches ainsi que ses cuisses n'ont pas les rondeurs voluptueuses de la mère de famille.
Description mentale ♦
Calme - Timide - Maladroite - Sérieuse - Travailleuse - Indépendante - Généreuse - Solitaire
La première chose que l'on peut remarquer chez Paige est son humeur constante. Trop constante. Parfois, elle ressemble plus à un automate plutôt qu'à un véritable humain. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, la blondinette a toujours été ainsi. Une enfant honnête, sur laquelle on pouvait compter. Et malgré son air froid, plutôt rebutant de prime abord, il s'avère qu'elle a véritablement le cœur sur la main. S'il lui est difficile de gérer une foule -ce qui s'avère problématique pour son travail-, elle parvient parfaitement à se mettre à la place de n'importe qui.
Cependant, c'est un trait de caractère à double tranchant : sans être affreusement crédule, la demoiselle est plutôt encline à accorder sa confiance à toute personne suffisamment troublée pour nécessiter son aide. Ah, aide-toi et le ciel t'aidera... Elle ne connaît pas cette expression. Aider l'autre est la seule façon dont elle peut continuer à avancer. Ce n'est pas un excès de désintéressement en soi, mais plutôt une vision particulière qu'elle ne partage pas vraiment. Ah oui, on ne peut pas dire qu'elle soit une adepte de la logorrhée verbale.
Pourtant, personne ne lui a jamais demandé d'être bavarde. Certes, on lui reproche de temps en temps de ne pas être assez souriante -ce qu'elle s'efforce de corriger, croyez-moi- mais cela ne compte pas vraiment à ses yeux : du moment qu'elle fait son travail, tout va bien. C'est en ça qu'on peut lui faire confiance. Enfin, pas tout à fait ; un défaut inattendu chez Paige se trouve être sa maladresse innée. Elle brise au minimum deux verres par jour et ne cesse de trébucher. Elle affirme que ces maladresses sont dues à sa fâcheuse manie de se perdre dans ses pensées, mais je peux vous assurer que c'est simplement un manque d'adresse.
La dernière chose que vous pourrez constater chez la jeune fille est très étrange : en effet, elle semble ne pas aimer qu'on l'apprécie. Ainsi, tous les jeunes hommes lui faisant des avances se font rapidement et sévèrement éconduire. Mais le plus fou est qu'instinctivement, elle se dirige toujours vers les êtres en marge de la société. Qu'il s'agisse d'humains comme d'animaux. Une part d'elle ne peut s'empêcher d'être attirée par ces êtres souvent torturés, auxquels elle tend toujours la main et offre un véritable sourire. Inutile de compter le nombre de rejets qu'elle a subi jusqu'alors.
Signe particulier ♦ Sa voix, que peu de personnes ont déjà réellement entendue, est très singulière : très douce, il semble qu'elle chante plus qu'elle ne parle. En effet, elle ne pense pas le mot par rapport au signifié, mais plutôt au signifiant. Tout est question d'acoustique pour elle, si bien que les phonèmes s'enchaînent entre ses lèvres comme les rondes et les noires se suivent sur une partition. La rumeur court qu'on l'aurait entendue chanter et qu'elle saurait jouer du piano, mais personne n'a réellement de preuves.
Histoire ♦
«Vous savez, le plus dur dans ma vie n'a pas été de perdre mon titre de noblesse. Non pas que ce fut une partie de plaisir, imaginez un peu ! Devoir m'exiler à Cybèle ! Je n'y étais pas contrainte, mais la honte et le déshonneur m'étaient tellement insupportables que je préférais encore supporter les railleries de ma belle-mère plutôt que les regards insidieux de mes anciens voisins. J'invitais ces hommes et ses femmes toutes les semaines... Je tenais un des plus prestigieux salons de Skuld.
Mais ce n'est pas de ça dont je voulais le parler. Vous le savez déjà. Ce que vous ignorez, ne se trouve pas être à mon propos, mais à celui de Paige. Oui, ma fille, que vous avez déjà rencontrée lors de sa visite le mois dernier. Charmante, n'est-ce pas ? Nous avons beau n'être plus rien, désargentés et privés d'honneurs, elle a toujours la prestance d'une fille de bonne famille. Nous aurions dû nous réfugier à Edwin, je vous le dis ! Elle aurait peut-être pu épouser un homme fortuné. Je ne serais pas obligée de laver mon linge à la main. Regardez mes mains... Voyez !
Paige commence également à avoir de telles mains. Quel gâchis. Lorsque j'avais son âge, je portais les plus belles parures qui m'aient été données de voir dans ma vie. J'étais courtisée par les hommes les plus influents de Skuld ! Enfin, quoi qu'il en soit, elle a décidé de sa vie. Vous savez, la jeunesse, on ne peut plus rien leur dire. On ne peut même plus décider de leur partenaire, ils ne se marient même plus. Pourtant, cette petite ne m'a jamais causé de soucis, vous savez. Une brave petite, bien éduquée, cultivée. Je voulais qu'elle soit encore plus belle, plus vive d'esprit et plus douce que moi...
Quoi ? Oui, j'y viens, j'en viens au fait ! Personne ne m'aurait tant brusquée auparavant. On m'écoutait avec une attention incroyable. Pas un seul mot n'était prononcé dans la salle tant que je n'avais pas terminé ma phrase. Mais que voulez-vous, Cybèle est un endroit... Vraiment différent, n'est-il pas ? Puisque vous y tenez tellement, je vais vous conter cette affaire. Mais promettez-moi de n'en souffler mot à personne. Il y a déjà nombre de rumeurs insensées, je ne veux pas être à l'origine d'un nouveau conte populaire abrutissant.
Lorsqu'elle avait environ treize ans, Paige a disparu. Mon mari et moi étions persuadés qu'il ne pouvait pas s'agir d'une fugue. Pourquoi au juste fuguerait-elle ? Elle avait tout pour être heureuse. Elle était sortie se promener avec son amie, la délicieuse fille des Spencer. Nous lui faisions tout à fait confiance, car bien que plus fougueuse que notre Paige, elle était tout aussi responsable et distinguée. D'autant plus qu'elle était de deux ans son aînée ! Ce jour-là, ce maudit jour, je m'en souviendrai toute ma vie.
Voyez, en cinquante ans de vie, je n'avais connu pareille frayeur et tel désespoir. La fille Spencer était rentrée muette et surtout, seule. Nous avions beau lui hurler de nous dire ce qu'il s'était passé, elle restait prostrée. Nous étions convaincus qu'il s'était passé quelque chose... Un enlèvement ! Pire, un meurtre ! Je n'osais émettre l'hypothèse, mais j'y songeais et je pleurais chaque nuit. Une semaine durant, nous n'avons eu aucunes nouvelles de notre fille. Ni la police, ni nos propres domestiques mobilisés ne furent capable de retrouver ne serait-ce qu'une faible trace de vie. C'était... Comme si elle s'était envolée.
La petite des Spencer s'est suicidée au bout du huitième jour. Pendue dans sa chambre, m'a-t-on dit. Elle n'a jamais confié son lourd secret à qui que ce soit, pauvre enfant... Tout ce que l'on a retrouvé dans sa chambre, ce sont des dessins très étranges. Des gribouillages noirs, des cercles, des yeux parfois. Le médecin de la famille a conclu qu'elle avait fait une dépression à cause de la disparition de Paige. Moi, je n'y ai jamais cru, je vous le dis. Je sais pertinemment qu'elle a vu quelque chose ce jour-là. Elle savait où était ma fille.
Le treizième jour, Paige est rentrée à la maison. Comme ça. Elle a franchi le seuil de notre demeure, amaigrie, pieds nus... Et en pantalon ! J'aurais pu croire à l'hypothèse de la fugue si elle n'était pas rentrée ainsi accoutrée. Je connais ma fille. Je sais qu'on l'a enlevée. Mais elle n'a jamais voulu nous parler. Notre médecin l'a auscultée, bien sûr. Elle souffrait d'une amnésie partielle dû à un choc. Pourtant, le soir, il lui arrivait de se réveiller en sueur et en larmes. Elle avait sans doute revécu à nouveau ces treize jours de calvaire. Se souvenait-elle vraiment de ce qu'il s'était passé ? Je ne peux le dire... J'en ai l'intime conviction, pourtant. Comme la jeune Spencer, elle garde au fond d'elle le souvenir de ce fameux jour.
Ne me regardez pas avec cet air effaré. Vous trouvez tout cela très mystérieux, n'est-ce pas ? Eh bien, j'en suis navrée, mais mon histoire s'achève ici. Comment ? Que voulez-vous que j'ajoute, ma chère ? Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Une de mes anciennes amies m'a soufflé, un jour, que ma fille avait été enlevée par un démon. Ou un monstre, je ne sais plus, je ne m'intéresse pas à ces idioties. Cependant, il m'arrive de penser qu'elle n'avait peut-être pas totalement tord... N'y a-t-il pas quelque chose d'occulte là-dessous ? La réponse se trouve très probablement dans l'esprit de Paige. Pour ma part, je préfère oublier cet épisode désastreux.
Lorsque nous sommes venus habiter ici, elle n'a jamais voulu nous suivre. Elle est à présent barmaid à Skuld... Vous rendez-vous compte ? Des années de précepteur pour ça ? Enfin, quoiqu'il en soit, je n'ai jamais réussie à la convaincre de nous rejoindre. Cet endroit n'est pas si mal que ça, après tout. La nature permet de panser nos blessures, je crois. Mais Paige, elle... Elle est accrochée à ce satané endroit. Une part d'elle ne peut pas s'en détacher. Elle vient me rendre visite de temps en temps, mais je sens bien que son esprit est ailleurs, qu'il est là-bas. Je ne sais pas ce qu'elle y recherche... Vous savez, les mères ne veulent qu'une chose : que leurs enfants soient heureux.»
Que sait-elle des évènements surnaturels de Point du Monde ? ♦ Bien qu'elle ait été très impliquée dans l'un de ces «évènements surnaturels», elle n'en a aucun souvenir. Dès lors, elle n'en sait guère plus que la plupart de la population. Elle collecte cependant un nombre de rumeurs impressionnants grâce à son métier, toutes plus folles les unes que les autres.
Que sait-elle du monde extérieur ? ♦ Elle n'imagine pas un seul instant qu'il existe un monde extérieur. Son monde, le seul est l'unique, est celui dans lequel elle vit. Ce n'est pas dû à une étroitesse d'esprit, elle n'avait simplement jamais songé à une telle éventualité. Mais qui y songerait, après tout ?
Que sait-elle des Élus ? ♦ Les quoi ?...
A-t-elle déjà été attaquée par des Monstres ? ♦ Oui, une seule fois : toutefois on ne peut pas vraiment parler d'attaque, mais plutôt d'enlèvement. Cf l'Histoire.
Croit-elle aux Monstres ? ♦ Elle n'y croit pas directement, dans le sens où elle n'est pas convaincue qu'il existe des êtres inhumains. On pourrait la qualifier d'agnostique. Néanmoins, son intuition la dirige toujours plus ou moins vers des évènements ou des êtres d'une origine somme toute méconnue. La raison de cela ? Elle lui échappe totalement. Non pas qu'elle soit passionnée par l'occulte et l'ésotérisme ; il lui arrive simplement d'être curieuse, tout simplement.
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